The Witch de Robert Eggers (2016)

« L’Amérique n’est pas jeune : le pays était déjà vieux et sale et maudit avant l’arrivée des pionniers, avant même les Indiens. La malédiction est là qui guette de tout temps. »
— William S. Burroughs, Le Festin Nu, 1959

Après It Follows de David Robert Mitchell l’an dernier, le cinéma fantastique nous offre une nouvelle petite merveille cette année avec The Witch, premier long-métrage de Robert Eggers.
Un réalisateur qui connaît extrêmement bien son sujet (jusque dans le choix de la typographie), un travail saisissant de chef-op (où planent les spectres de Rembrandt et De La Tour), des décors et des costumes superbes, une bande-son soignée et impeccable, un scénario d’une simplicité qui n’a d’égal que son efficacité redoutable, le tout porté par un casting superbe (les enfants en particulier sont vraiment impressionnants).
Un film qui embrasse dans le même mouvement les mensonges sur lesquels sont bâtis les Etats-Unis, les délires du puritanisme religieux, la condition des paysans et des pauvres, les pressions familiales et le passage initiatique à l’âge de femme.
Si It Follows était un peu le Halloween de la nouvelle génération, Robert Eggers vient de nous offrir le Carrie du 21ème siècle. Précipitez-vous sur ce petite perle noire qui nous prouve que le cinéma de genre a encore de beaux jours devant lui !

Voir la bande-annonce.