LYCEENS ET APPRENTIS AU CINEMA

« LYCEENS ET APPRENTIS AU CINEMA » est un dispositif d’éducation artistique des jeunes, d’envergure nationale, piloté régionalement. Il est le pendant d’actions prévues pour d’autres tranches d’âge, telles que  « école au cinéma » et « collège au cinéma ».

Toutes ont le même propos : faire découvrir aux scolaires un certain nombre de films, qui sont diffusés en salles de cinéma. Ces œuvres ne sont pas projetées telles quelles sans préparation : les enseignants (pas forcément cinéphiles) et les élèves disposent de documents pédagogiques.

Enseignants, pour vous faire gagner du temps, nous vous résumons ci-dessous ce qu’il faut savoir sur ce dispositif. Vous trouverez l’appel à projet officiel détaillé ici.

BUTS DU DISPOSITIF « LYCEENS ET APPRENTIS AU CINEMA »

Les bénéfices attendus de cette éducation à l’image sont :

  • • de donner aux élèves, durant le temps scolaire, le meilleur accès possible à des œuvres cinématographiques majeures. Par  « meilleur accès possible », nous entendons en salle et sur grand écran, dans le noir et le silence, sans interruption. Les films sont en version originale sous-titrée. L’impact est ainsi plus fort que lors d’un visionnage au domicile ;

 

  • • d’un point de vue quantitatif, de faire accroître la culture cinématographique du plus grand nombre d’élèves possibles. Ainsi, plus de 343 000 lycéens et apprentis de 2641 établissements scolaires ont bénéficié du dispositif durant la période 2018-2019 ;

 

  • • de développer l’appétence esthétique des jeunes, ainsi que leur capacité critique face aux images ;

 

  • • et ce faisant, d’initier chez eux une cinéphilie se traduisant par des visites en salles de cinéma ;

 

  • • de former les enseignants, y compris à l’utilisation du cinéma en tant que prolongement pédagogique. Plus de 30 % des professeurs de lettres ont participé au dispositif en 2018-2019.

Les textes officiels ne mentionnent pas certains bénéfices, ils existent pourtant :

  • • Soutenir économiquement les cinémas, en particulier ceux d’art et d’essai ;
  • • Susciter des vocations professionnelles et/ou artistiques vers les métiers de l’image.

FILMS PROPOSÉS DANS LE CADRE DU PROJET « LYCEENS ET APPRENTIS AU CINEMA »

Le projet, nous l’avons vu, est de diffuser au minimum trois films dans l’année scolaire, idéalement un par trimestre. Une liste est définie par le Centre National de la Cinématographie (CNC), selon certains critères. Evidemment, les droits de diffusion des œuvres doivent être acquis et les copies exister en nombre suffisants. Les films doivent avoir une valeur patrimoniale ou artistique estimée par l’AFCAE (association française des cinémas d’art et d’essai), ainsi classés selon certaines catégories :

  • • œuvres « Recherche et Découverte », qui présentent un caractère d’avant-garde ;
  • œuvres «  Art et Essai », soit des films classiques de grande importance historique et/ou artistique, soit des films issus de nations peu connues d’un point de vue culturel en France ;
  • • œuvres «  Jeune Public » ;
  • • œuvres « Patrimoine et Répertoire », qui sont les films d’art et d’essai antérieurs à 1970.

La liste proposée pour diffusion auprès des lycées et CFA en 2018-2019 comprend 30 % de films « Art et Essai », 20 % de « Recherche et Découverte », et 35 % de titres « Patrimoine et Répertoire », 10 % d’oeuvres « Jeune Public ». et seulement 5 % de films non labellisés.

lyceens et apprentis au cinema

FONCTIONNEMENT DU DISPOSITIF « LYCEENS ET APPRENTIS AU CINEMA »

Le projet ne saurait fonctionner durablement sans une organisation rodée, dont les acteurs présentés ci-dessous assument en liens verticaux et transversaux les étapes nécessaires au fonctionnement national du programme.

Le CNC :

Les films sont choisis et renouvelés en partie chaque année par un comité de sélection nommé par lui. Il propose cette liste aux régions (DRAC, conseils régionaux et rectorats essentiellement), qui choisissent les films qu’elles souhaitent

Le CNC compile les programmes régionaux et détermine le nombre de copies de films à tirer, puis à distribuer aux salles. Il fait réaliser par des rédacteurs spécialisés choisis par appel d’offres les documents pédagogiques qui accompagnent les films.

Il noue des conventions avec les distributeurs et leur transmet le plan de distribution des bobines pour assurer la diffusion des œuvres dans l’ensemble des cinémas participants. Les conventions prennent en compte la question tarifaire pour que chaque élément de la chaîne soit rémunéré pour sa contribution au projet.

Il dialogue avec la Fédération Nationale des Cinémas Français (FNCF) pour la mobilisation des 933 salles partenaires, qui distribuent environ 800 000 entrées.

Et enfin, le CNC organise chaque année des rencontres nationales « Lycéens et apprentis au Cinéma », généralement durant des festivals existant. Ces rendez-vous regroupent les coordinateurs, les partenaires et les professionnels autour de temps de discussions et de réflexion.

Les régions :

Au niveau des régions, la conduite du projet est plus librement assurée par un comité de pilotage associant la DRAC, le conseil régional, le rectorat, les pôles régionaux d’éducation artistique et de formation au cinéma et à l’audiovisuel, les syndicats de professionnels du cinéma.

Cette coordination régionale met en place les partenariats entre les établissements scolaires et les cinémas, veille à la bonne circulation des bobines et au respect de la programmation trimestrielle. A partir des fichiers numériques transmis par le CNC, elle fait imprimer et distribuer les documents pédagogiques accompagnant les films.

Elle a également la mission de former les 12 000 enseignants, ceux-ci devant être familiarisés avec les œuvres.

Les comités de pilotage ont toute latitude de modifier à leur échelon le projet, pour diffuser plus de films ou prévoir des temps pédagogiques plus étoffés.

Les établissements scolaires :

Les structures volontaires inscrivent l’opération dans leur projet d’établissement, s’assurent de la disponibilité des professeurs aux sessions de formation et du temps de travail effectif des classes sur les œuvres.

Les salles de cinéma :

Ils accueillent les élèves (150 personnes maximum par séance), leur distribuent un ticket, assurent la gratuité aux enseignants et accompagnants. Dans le Gard, 7 salles participent au dispositif.

Les distributeurs :

En plus de la gestion des copies de films, ils participent à la conception et à l’illustration des documents pédagogiques et peuvent fournir des affiches pour les salles.

lycéens et apprentis au cinéma

L’association ANIMA s’intéresse au dispositif « Lycéens et apprentis au cinéma » en tant que moyen pour susciter la cinéphilie et faire apparaître des vocations.

Au niveau européen, la France est une bonne élève en matière d’éducation à l’image, mais elle privilégie la découverte du cinéma au détriment des autres cultures audiovisuelles, souvent bien plus quotidiennes dans la vie des jeunes (pensons aux machinimas, par exemple).   A ce titre, ANIMA propose des ateliers sur ces nouvelles pratiques audiovisuelles, retrouvez-les ici :