ÉDUCATION À L’IMAGE

L’association ANIMA propose des ateliers d’initiation à l’audiovisuel, d’écriture numérique, d’éducation à l’image et d’éducation aux médias construits en collaboration avec les enseignants et responsables des structures. Mais de quoi s’agit-il ? Quelles différences existent entre ces thèmes ? Et à quels besoins répondent-ils ? De l’éducation populaire à l’enseignement assisté par la télévision, voici quelques jalons ci-dessous :

DÉFINITION

Elle n’est pas l’éducation par l’image, qui est le fait d’utiliser un support audiovisuel comme addition à un manuel scolaire. Elle est considérée comme une première approche du cinéma par un public néophyte, par l’intermédiaire d’un spécialiste du septième art, et concerne généralement (mais non exclusivement) les jeunes. L’approche des autres images (télévision, photographie, web) est nommée éducation aux médias. L’éducation à l’image a plusieurs buts, souvent proches de ceux de l’éducation aux médias :

  • Apporter aux destinataires un regard critique, en particulier sur l’intention préalable à la création de l’image. Il s’agit essentiellement d’une éducation « contre » les images fournies par les mass medias et l’industrie du divertissement ;
  • Élargir les choix du public, en lui faisant découvrir de nouveaux genres cinématographiques ;
  • Offrir l’occasion d’une pratique artistique.

ORIGINES EN FRANCE

La volonté émancipatrice de l’éducation à l’image découle directement de l’éducation populaire, elle-même conçue comme éducation permanente en dehors des cadres traditionnels de l’apprentissage. L’éducation populaire, née à la fin du dix-neuvième siècle avec le christianisme social, a repris à son compte la volonté du Front Populaire d’améliorer à la fois le sort de l’Homme et le fonctionnement de la société dans son ensemble.

Les premiers ciné-clubs français apparaissent dès les années 1920, la France étant pionnière dans le domaine (Frères Lumière, Georges Méliès, André Calmettes, studios Gaumont). Si l’ambition des premiers ciné-clubs étaient de faire découvrir les œuvres novatrices au plus grand monde, l’idée que le « cinéma d’enseignement » puisse être un support de cours au même titre qu’un manuel technique fait son chemin. Ainsi, dès les années 1930, des spécialistes et professeurs complètent à l’aide de films pédagogiques la formation initiale des adultes et adolescents. Déjà, à cette époque, la mise à jour des connaissances professionnelles devenait une nécessité, dans un monde en modernisation rapide et constante.

Après la seconde guerre mondiale, l’éducation populaire se préoccupe de culture et d’art plus que de technique. L’objectif du gouvernement provisoire est d’empêcher à tout jamais un second régime de Vichy, et la formation technique et scientifique seule n’y suffit pas. Les MJC (maisons de la jeunesse et de la culture) sont créées dès 1944. Le critique de cinéma André Bazin rédige pour la presse populaire et Jean Vilard forme de jeunes comédiens.

La démocratisation de la télévision dans les années 1950 signe le retour de l’idée de l’image en mouvement comme vecteur d’une diffusion universelle du savoir. L’Education Nationale s’en empare et le cinéma d’enseignement devient la télévision d’enseignement, avec plus de 3 heures de cours audiovisuel par semaine à partir de 1960. Mais l’initiative s’éteint dans les années 1970, la télévision évoluant vers la publicité et le loisir au détriment de la culture et de l’information. Apparaît également le problème de la violence des images télévisuelles.

Dès lors, l’éducation par l’image devient l’éducation à l’image, s’appuyant sur la télévision en tant qu’objet de critique. Dans le même temps, les moyens nécessaires au cinéma amateur se démocratisent largement, ce qui ouvre la porte aux travaux pratiques et aux expérimentations en classe et en accueil de loisirs.

EDUCATION A L'IMAGE

L’ÉDUCATION A L’IMAGE DEVIENT CELLE AU CINÉMA

Mais des voix, notamment celle du réalisateur et critique Alain Bergala, s’élèvent. Asséner que telle image télévisée est mauvaise et telle autre cinématographique bonne n’est pas suffisant, a fortiori quand les images télévisées procurent un plaisir immédiat aux jeunes esprits. Une approche différente, fondée sur l’appétence, prend tout son sens : il convient d’accompagner les enfants vers un autre cinéma que celui dominant, en leur donnant quelques clés de compréhension.

Le cinéma en tant que lieu d’accès aux films prend une place capitale. En plaçant le spectateur en situation d’immobilité et de silence, dans un temps contraint et un lieu non familier, loin de la salle de classe, il s’ouvre entièrement à l’oeuvre. Si l’on ajoute que les salles d’art et d’essai sont désireuses d’élargir leur clientèle pour assurer leur continuité d’exploitation, il en ressort que la voie d’éducation à l’image la plus évidente est la séance en salle.

Mais si les cinéastes intervenant en milieu scolaire ont largement appris leur art par différentes filières et par l’expérimentation, les dispositifs nationaux issu de l’Education nationale tels que « école au cinéma » ou « lycéens et apprentis au cinéma » assument leur aspect académique. Analyse filmique et mise en contexte sont un passage obligé avant ou après le visionnage du film.

LA PRATIQUE DU CINÉMA COMME BASE DE L’ÉDUCATION À L’IMAGE

Cinq facteurs accroissent la part de travaux pratiques dans l’éducation à l’image :

  • Nous l’avons vu, la diminution du coût d’une production cinématographique. Dès les années 1970, la réalisation d’un court-métrage devient à la portée budgétaire d’une MJC ;
  • Les images violentes de plus en plus présentes dans tous les médias appellent une réponse préventive. La psychologie apporte plusieurs réponses : la verbalisation du ressenti émotionnel et la réalisation d’images parodiques ;
  • L’appétence de la communauté éducative pour les travaux de groupe et la pédagogie active ;
  • La volonté commune aux éducations culturelles de développer l’expression et la créativité des jeunes ;
  • La motivation intrinsèque des réalisateurs, qui attendent de la participation des jeunes à la réalisation de films la chance de susciter un regard frais, et donc un renouveau du cinéma.

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L’ÉDUCATION À L’IMAGE ET AUX MÉDIAS PAR L’ASSOCIATION ANIMA

Notre association propose des ateliers cinéma/audiovisuels et d’écritures numériques. Ces ateliers peuvent s’articuler autour d’une thématique et développer un programme d’activités cohérent et adapté au groupe en valorisant une approche pluridisciplinaire et transversale.

« L’art comme milieu-radar est un formateur essentiel de la perception plutôt qu’une nourriture réservée aux élites. »  – Marshall McLuhan

Transmettre de manière vivante, replacer dans son contexte historique, apprendre à manipuler, donner à s’émouvoir et s’émerveiller, partager le plaisir de la connaissance et de la création, au moyen du jeu collectif… Tels sont les objectifs pédagogiques qu’ANIMA se fixe.

ANIMA propose des ateliers construits en collaboration avec les enseignants et responsables des structures, ces temps de travail peuvent ainsi s’articuler autour d’une thématique : sémiologie en classe, sortie au cinéma, visite d’une exposition, rencontres avec des cinéastes…

éducation à l'image

Les artistes de la structure ANIMA, des professionnels de l’image, se déplacent dans les établissements pour sensibiliser les enfants à l’image dans le cadre de ces ateliers. Grâce à une approche ludique, créative et participative, les jeunes se retrouvent immergés au cœur du processus de la création, où ils occupent à tour de rôle les postes importants :

  • réalisateur, cadreur, preneur de son, script, etc. pour la création vidéo ;
  • programmeur, graphiste, rédacteur, photographe, etc. pour la création multimédia.

L’association ANIMA propose également :